Amis éditeurs, encore un effort!

En France, c’est bien connu, l’on parle avec parcimonie les langues étrangères et tellement mal! Ce que l’on sait moins, c’est qu’en France, bon an mal an, tous domaines confondus, l’on traduit surtout de l’Anglais.

L’anglais et le reste des langues

En 2008, la part de la langue de Shakespeare dans l’ensemble des traductions éditées en France se monte à plus de 60%. Ce n’est évidemment pas une surprise tant ces chiffres sont du  » même tonneau  » depuis plusieurs années. Dans ces conditions, l’on comprend aisément que la seconde langue la plus traduite en France -le japonais- représente seulement 7,7% des traductions. Puis viennent l’Allemand (6,6%), l’Italien (4,8%), l’Espagnol (3,4%), les langues scandinaves (1,8%). Ces dernières ont connu un regain d’intérêt depuis quelques années, et le succès de la trilogie Millénium a joué le rôle de locomotive. Le Russe arrive loin dans ce palmarès avec seulement 1,5% de la totalité des ouvrages traduits en France.

A l’Est, que de nouveautés!

Phénomène intéressant, les traductions du Russe progressent de 38% entre 2007 et 2008, de même que celles du Polonais qui font un bond de 39% en une année. Cette tendance se trouve renforcée par les autres langues de l’Europe de l’Est qui progressent en un an de 11%. Mais derrière ces progressions conséquentes d’une année sur l’autre, il ne faut pas se voiler la face, le nombre de titres traduits est infinitésimal : pour le Polonais, cela représente 32 traductions en 2008 sur un total de 8920 éditées dans l’hexagone…Cela laisse songeur. Même le Russe, langue d’un grand pays de littérature et de science, ne représente, sur le marché français, que 130 titres traduits.

Lissés sur 4 ans, ces chiffres donnent, cependant, des enseignements supplémentaires : la part du Russe s’effrite (à- 4%), celle du Polonais augmente de 10%, enfin celle des langues de l’ensemble de l’Europe de l’Est (hors Russe et Polonais) progresse de 7%. La tendance est donc à la hausse, sauf pour le Russe. Mais on ne saurait trop encourager les éditeurs à prendre des risques et à nous surprendre avec des auteurs serbes, slovaques, ukrainiens, roumains etc…

Ce n’est pas simplement un problème de goût ou de mode, c’est d’abord un effort de pédagogie pour découvrir et comprendre l’Autre Europe.

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